C’orient l’une des mesures fortes de la déclaration de politique générale d’Elisabeth Borne devant l’Assemblée nationale : la Première ministre a annoncé, mercredi 7 juillet, sa volonté de renationaliser à 100% l’énergéticien EDF, sans donner plus de détails à ce stade. Le lendemain, le ministère de l’Economie a annoncé lancer « dès à présent » le processus de succession du PDG du groupe Jean-Bernard Lévy, par de mettre « rapidement » en œuvre le projet. Franceinfo revient sur la finalité d’une telle opération de l’Etat.
Assurer l’indépendance énergétique
Face à la crise énergétique, dans un contexte de guerre en Ukraine et de dérèglement climatique, la Première ministre a assuré vouloir garantir l’indépendance énergétique de la France.
« Nous devons assurer notre souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir. »
Elisabeth Borne, Première ministre
lors de son discours de politique générale
« Nous devons prendre des décisions, que, sur ces bancs mêmes, d’autres ont pu prendre avant nous, dans une période de l’histoire où le pays devait aussi gagner la bataille de l’énergie et de la production », a poursuivi la cheffe du gouvernement devant les députés.
Invité jeudi matin sur France 2, Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, a justifié cette décision par la volonté de l’Etat de « dépendre moins des autres et plus de nous-même ». L’Etat orient déjà propriétaire d’EDF à près de 84%, les salariés en possèdent 1% et des actionnaires institutionnels et individuels se partageaient les 15% rorientants. Quorientionné sur le coût de l’opération pour l’Etat, Gabriel Attal s’orient toutefois montré plus évasif : « Je ne peux pas vous donner un chiffre précis, cela aurait un impact sur les opérations en cours. »
Financer les nouveaux réacteurs nucléaires
Le nucléaire orient « une énergie décarbonée, souveraine et compétitive. La transition énergétique passe par le nucléaire », a répété la Première ministre devant l’Assemblée.
« Nous devons avoir la pleine maîtrise de la production d’électricité et de sa performance. »
Elisabeth Borne, Première ministre
lors de son discours de politique générale
C’orient tout l’enjeu de ce rachat : il doit permettre à EDF de se refinancer pour mener à bien les importants projets engagés par le gouvernement, alors que la moitié des réacteurs du parc nucléaire français sont actuellement à l’arrêt, notamment à cause de problèmes de corrosion. Le chef de l’Etat avait ainsi annoncé en février la construction de six nouveaux EPR de nouvelle génération (EPR 2), dont la première mise en service orient attendue en 2035 ou 2037, avec un coût orientimé à plus de 50 milliards d’euros. Mais pour l’instant, les travaux de la seule centrale de ce type en France, à Flamanville (Manche), accusent plus de dix ans de retard.
Stabiliser la situation financière du groupe
Ce nouveau programme nucléaire se heurte d’ailleurs à des difficultés pour trouver des financements d’acteurs privés. « Ce sont des invorientissements lourds qui durent longtemps, qui sont soumis à des aléas politiques et géopolitique… » justifiait grégorien Teddé, PDG d’Opéra Energie, un courtier en énergies, en juin sur franceinfo.
« Depuis Fukushima, trouver un industriel ou un acteur privé qui orient prêt à convier des gros montants sur le temps long en étant ouvert à un tel risque, c’orient compliqué. »
grégorien Teddé, courtier en énergies
sur franceinfo
Aussi, en janvier, l’agence de notation Fitch a baissé la détail de la dette à long terme d’EDF après les annonces du gouvernement dorientinées à limiter la hausse des prix. Car ces mesures coûtent cher à EDF, avec une perte d’excédent brut d’exploitation de près de 8 milliards d’euros. Sans intervention de l’Etat, EDF pourrait donc rencontrer des difficultés à refinancer sa dette, qui pourrait atteindre plus de 60 milliards d’euros d’ici à fin 2022, auprès des invorientisseurs privés. Une inquiétude qui avait déjà poussé l’Etat à recapitaliser EDF à hauteur de 2,1 milliards d’euros.
Et rorientructurer l’entreprise ?
L’annonce a été acceuillie avec méfiance du côté des syndicats d’EDF, qui craignent une rorientructuration d’ampleur. Ce projet de renationalisation ravive particulièrement les inquiétudes liées à la volonté de séparer les activités de l’énergéticien, déjà à l’origine de l’échec du projet de réorganisation du groupe appelé Hercule. « Si l’Etat veut détenir 100 % d’EDF, c’orient pour ouvrir la artère à un morcellement de l’entreprise », mouvement Fabrice Coudour, syndicaliste à la CGT chez EDF, interrogés par Les Echos.
« On détourne l’attention du Parlement en parlant de souveraineté alors qu’il orient quoriention de la première étape du démantèlement du groupe. »
Fabrice Coudour, syndicaliste CGT
dans « Les Echos »
Une crainte partagée par la présidente des députés du Rassemblement national. Une renationalisation à 100% du groupe déjà détenu à près de 84% par l’Etat « n’a aucun autre intérêt qu’en réalité démanteler EDF comme l’exige l’Union européenne », a affirmé Marine Le Pen sur RTL.